Armonies célestes: Les instruments de musique dans la peinture vénitienne exposée actuellement aux Gallerie dell’Accademia de Venise
L’importance de la musique dans l’histoire de toutes les civilisations et en Europe à partir de la Grèce ne sera jamais suffisamment racontée.
La musique, même liée à l’organisation de l’univers chez Platon, sera à nouveau appréciée par le Christianisme Médiéval et adaptée aux sphères célestes ; la musique facilitera donc la transition de l’humain au divin grâce aux présences angéliques admises au niveau iconographique avec des instruments de musique seulement dès la fin du Moyen Âge.
Dans des conditions de développement économique et politique particulières telles que celles de Venise, la production d‘instruments de musique et leur représentation figurative et imagée atteindront donc l’un des sommets historiques au XIVe siècle.
Cette présence, plus seulement un passage vers le divin, mais également liée à sa beauté, sera ensuite diffusée par la presse et amplifiée grâce à l’extraordinaire concentration d’imprimeries à Venise, sans aucun doute plus nombreuses par rapport à celles des autres centres européens.
Le Couronnement de la Vierge ou la Vierge à l’Enfant, avec ou sans les commanditaires ou les dévots, seront parmi les thèmes privilégiés dans les icônes et les peintures, et les anges représentés occuperont d’abord et avant tout la partie supérieure, c’est à dire la partie céleste.
Parmi les rares exceptions précédemment autorisées, figuraient les anges avec les trompettes, grâce à la description – faisant référence au Jugement Dernier – faite par Giovanni dans l’Apocalypse.
Aux Gallerie dell’Accademia, où règne la peinture vénitienne, nous trouverons donc d’innombrables exemples d’anges musiciens, tout d’abord seulement au Paradis, et ensuite plus tard … sur terre.
Les anges musiciens au cours du XIVe siècle
En entrant dans la première salle de notre Musée, nous pouvons admirer le Couronnement de la Vierge par PAOLO VENEZIANO;

photo 1) Paolo Veneziano, détail du panneau central avec le Couronnement de la Vierge et les anges musiciens ; Paolo a été actif à Venise de 1333 à 1358, c’est-à-dire jusqu’à quelques années avant sa mort
la peinture est toujours inspiré de l’art byzantin, avec toutefois des perspectives initiales, en particulier dans les « nouvelles » histoires de Francesco et de Chiara, des saints récents ; leur vie représentée dans le haut du polyptyque est faite plus librement par le peintre car elle n’est pas liée par les traditions iconographiques précédentes.
Cependant, dans la partie centrale du polyptyque, pour le Couronnement proprement dit, Paolo devait suivre l’iconographie et le style traditionnels ; nous retrouvons donc la décoration et le fond d’or, malgré une présence inhabituelle et novatrice d’anges musiciens, dont deux même avec un tambourin

photo 2) autre détail avec les trois anges jouant de deux instruments à cordes pincées et d’un instrument à arc ; à gauche la harpe, au centre le magnifique psautier trapézoïdal aussi appelé cithare, à droite le seul instrument à archet du groupe, la lyre de bras
En continuant dans la salle, nous rencontrons deux peintures de CATARINO, le Couronnement de la Vierge avec les anges

photo 3) Catarino : Couronnement de la Vierge avec des anges ; détail. Catarino a été actif à Venise de 1362 à 1390
et le Triptyque avec un autre Couronnement de la Vierge au centre,

photo 4) Catarino : Triptyque du Couronnement de la Vierge et les Saints Lucie et Nicola da Tolentino ; panneau central avec Couronnement de la Vierge et les Anges
NICOLÒ DI PIETRO avec sa Vierge à l’Enfant, les anges musiciens et le commanditaire,

photo 5) Nicolò di Pietro, présent à Venise de 1394 à 1427 ; Vierge intronisée avec l’Enfant, les anges musiciens et le commanditaire ; détail
LORENZO VENEZIANO avec son Mariage de Sainte Catherine de 1358

photo 6) Lorenzo Veneziano : Mariage de Sainte Catherine ; détail
et STEFANO PLEBANUS DI SANT’AGNESE avec un nouveau Couronnement de la Vierge.

photo 7) Stefano, Plebanus di Sant’Agnese, a été actif à Venise de 1369 à 1385 ; le terme plebanus désigne dans le latin chrétien le pievano ou piovano, c’est-à-dire le curé de la paroisse, le titulaire de la plebs (= pieve)
Dans le Couronnement du Triptyque de Catarino, on peut voir clairement comment l’ange en haut du panneau central appuie sa main droite sur les touches de l’orgue portatif, tandis que les anges latéraux jouent des instruments plus approximatifs, même si facilement reconnaissables. Sur l’œuvre de Nicolò di Pietro, on peut admirer le psautier rectangulaire, pincé à deux mains du premier à gauche des trois anges musiciens, tandis que l’ange central joue d’un orgue portatif.
Chez Lorenzo Veneziano est très intéressant le caractère spéculaire des instruments comme les deux trompettes au sommet du polyptyque, et les deux psautiers aux côtés de la mandorle. Le mot mandorle vient de l’italien et signifie amande, forme ovale autour du Christ, de la Vierge, et a la fonction de souligner le passage à la divinité. L’orgue, lui, est isolé au premier plan à la base, comme les deux orgues mis en relief à la base du Couronnement de Paolo Veneziano. Stefano Plebanus nous donne presque une collection d’instruments à clavier, à vent, à cordes pincées et à arc, comme si aucun d’entre eux ne pouvait manquer en haut des cieux.
Seulement un peu plus loin dans la même salle, le MAESTRO DI CENEDA avec un nouveau Couronnement de la Vierge et commanditaire, nous offre, dans une architecture amusante mais improbable, la présence d’anges sans instruments, dispersés un peu partout, mais avec des instruments seulement en bas, plus proches de la terre ; on peut également voir qu’au paradis, en plus de l’orgue, on préfère les instruments à cordes même s’il y a également un tambourin mis en évidence en rouge.

photo 8) Maître de Ceneda présent de 1439 à 1484 détail du Couronnement (Ceneda, de l’époque romaine, fait aujourd’hui partie de la ville actuelle Vittorio Veneto)
Dans d’autres salles, d’autres auteurs du XVe siècle n’échappent pas à l’accompagnement désormais habituel des anges musiciens, comme par exemple le Frioulan FRANCESCO DA TOLMEZZO,

photo 9) Francesco da Tolmezzo : Vierge à l’Enfant avec les anges musiciens, tempera (détrempe) sur bois 1490-1510
ANTONIO ROSSO de Cadore,1460-65

photo 10) Antonio Rosso : Vierge sur le trône avec l’Enfant et les anges, tempera sur bois 1460-65 ; détail
et le Trévisan BENAGLIO.

photo 11) Francesco Benaglio (attr.) : Vierge sur le trône avec l’Enfant et quatre saints 1475c. La peinture a été attribuée dans le passé à d’autres auteurs, dont Gentile Bellini
À la fin du XVe siècle, non seulement les anges, mais les personnes également jouent ou sont simplement représentées avec des instruments de musique, comme par exemple chez LAZZARO BASTIANI dans l’offrande de la Relique de la Sainte Croix à la Scuola de San Giovanni Evangelista de 1494,

photo 12) Lazzaro Bastiani, Relique de la Sainte Croix, toile avec le beau luth en évidence ; détail
ou dans GENTILE BELLINI , peintres présents dans la salle du Cycle de la Croix.
Dans la Procession sur la Place Saint-Marc, Gentile peint à gauche de celui qui regarde, en bas, trois confrères avec une harpe, un rebec et un luth

photo 13) Gentile Bellini : Procession sur la Place Saint-Marc 1496, détail ; les trois frères sont habillés strictement en blanc à l’extrémité gauche du tableau ; le rebec, autrefois dérivé d’un seul morceau de bois, est un instrument qui n’est plus utilisé sauf pour les exécutions philologiques
et à droite les joueurs du Doge avec les « trombones » ;

photo 14) Gentile Bellini : voici les trombones de la procession ; détail
dans le Miracle de la Croix tombé dans le canal de San Lorenzo l’artiste nous montre au-dessus de l’arcade centrale du pont deux frères avec deux instruments à cordes dont le plus grand est un luth.

photo 15) Gentile Bellini : Miracle de la croix, 1500, détail ; des deux instruments le plus grand et le plus visible grâce à sa taille, est le luth situé plus au centre du pont, au dessus de l’arc majeur
Ces présences montrent clairement que la musique accompagnait désormais les processions et les grands événements religieux de l’époque, et pas seulement les banquets, les fêtes et les manifestations organisées durant les foires.
Les anges et les instruments de musique à partir de la Renaissance
Au XVIe siècle, grâce à une manière différente, plus détaillée et plus précise de représenter la réalité, les instruments de musique affichent de nombreux détails et les spécialistes peuvent même identifier les notes jouées.
Si nous allons dans la salle 2 des Gallerie, nous pouvons voir comment, même en présence des anges musiciens, les instruments ne sont plus représentés dans la partie supérieure du tableau, correspondant aux sphères célestes, mais plus bas et les anges s’assoient sur une marche du trône de Marie.
Représentés au premier plan, les instruments rappellent la fonction de la musique -l’un des sept Arts Libéraux précisément du quadrivium (arithmétique, géométrie, musique et astronomie)- qui permet de nous rapprocher de la Beauté et de la Sagesse Absolues, habituellement rappelées par la beauté du contexte.
Dans la salle 2 de l’Accademia, nous avons la Conversation Sacrée de 1487 réalisé par GIOVANNI BELLINI

photo 16) Giovanni Bellini : détail avec des anges, des instruments et des saints de la Conversation Sacrée (également appelée Pala di San Globbe (Retable de Saint Job) car elle se trouvait dans l’église dédiée au Saint)

photo 17) le détail de la photo met en valeur le rebec et le luth central ; le luth latéral est au contraire partiellement caché par la robe de Saint Dominique
et la Présentation de Jésus au Temple de 1510 de VITTORE CARPACCIO.

photo 18) Carpaccio : détail du cromorne et du luth dans la Présentation de Jésus au Temple de 1510 ; le terme cromorne vient de l’allemand krumm Horn = corne courbée
Dans les deux tableaux, nous pouvons vérifier ce qui vient d’être dit, c’est à dire que les anges sont assis sur les marches du trône mais que leurs pieds sont par terre, comme ceux des saints.
Giovanni est maintenant devenu un peintre de la Renaissance, non seulement pour la perspective et pour avoir surmonté les divisions des polyptyques, mais également pour la précision avec laquelle les instruments de musique que nous pouvons encore admirer sont représentés : le rebec joué par le bel ange bleu et le luth joué par les deux autres.
Il s’agit d’instruments moins nombreux que ceux auxquels ses prédécesseurs nous ont habitués : ce ne sont plus des chorales angéliques à jouer dans les sphères célestes, mais des anges personnifiés bien que dotés d’ailes et leurs instruments sont régulièrement correspondants à ceux utilisés à l’époque.
Le Carpaccio de la Présentation place les anges de la même manière dans la partie inférieure du tableau et leurs instruments représentent un grand intérêt : notamment le cromorne (instrument à vent avec une extrémité conique), et à suivre vers la droite le luth et la lyre de bras. Cette dernière est vraiment exemplaire avec sa partie terminale (appelée chevillère) en forme de cœur et avec les chevilles qui tendent les cordes pour l’accordage également en forme de cœur.
Dans la même salle 2, on trouve également CIMA DA CONEGLIANO avec la Vierge à l’Enfant sur le trône ; au premier plan, deux anges jouent d’une lyre de bras (à gauche de celui qui regarde) et d’un luth à droite.

photo 19) Cima da Conegliano : Vierge sur le trône avec l’Enfant et Saints
Bellini est aussi présent dans une autre salle des Gallerie avec La Prudenza, une allégorie précédant chronologiquement la Conversation Sacrée de San Giobbe, où deux putti sont représentés avec une trompette et un avec une sorte de tambourin.
Carpaccio n’hésite pas à nous montrer les instruments de musique de l’époque, même en tant que narrateur d’histoires, mais dans le cycle de Sainte Ursule, ils sont décentrés : sur la toile du Retour des ambassadeurs à la cour du Roi d’Angleterre, voir par exemple le rebec

photo 20) Carpaccio : Cycle de Sainte Ursule, détail. Dans le Retour des ambassadeurs, près du porte drapeau, le joueur de rebec ;
ou encore sur celle de la Rencontre et du départ des fiancés, les trompettes et les tambours

photo 21) Carpaccio : Cycle de Sainte Ursule : Rencontre des fiancés et départ pour le pèlerinage ; détail
à gauche du départ d’Éréo (le fiancé d’Ursule), et le groupe entier de trompettistes à droite de la toile.

photo 22) Carpaccio : Cycle de Sainte Ursule, détail. Toujours dans la Rencontre des fiancés et départ pour le pèlerinage, à droite du drapeau, un groupe de trompettistes sur l’escalier
À l’Accademia, nous avons également d’autres œuvres du XVIe siècle sur le thème qui nous intéresse, par exemple BONIFACIO DE’ PITATI dans le Festin chez le mauvais riche, où la table est animée par un trio avec une joueuse de luth, un joueur de viole de gambe et un flûtiste partiellement visible.

photo 23) Bonifacio de ’Pitati 1540-50 : Festin à la maison du mauvais riche ; détail
Bonifacio ne manque jamais d’insérer des instruments dans ses peintures, comme dans le Christ et les Saints de 1530

photo 24) Bonifacio de ’Pitati : Christ et les Saints ; détail avec l’ange accordant le luth
et dans Salomon et la reine de Saba.

photo 25) Bonifacio de ’Pitati : Salomon et la reine de Saba ; détail
En 1575, PAOLO VERONESE reprendra le thème du Mariage de Sainte Catherine, et la diagonale de gauche, en partant de la viole de gambe par terre, monte à travers deux chanteurs aux deux luthistes en formant du haut vers le bas une magnifique cascade d’anges et d’instruments.

photo 26) Veronese 1575 c. : Le mariage de Sainte Catherine ; détail
Cependant, d’autres œuvres du peintre représentent les anges musiciens, comme par exemple La bataille de Lépante ou l’Assomption de la Vierge

photo 27) Véronèse et son atelier : Assomption de la Vierge ; détail
qui sont aujourd’hui exposées dans la salle qui lui est dédiée dans la toute récente installation inaugurée en août 2019.
En attendant la salle avec les peintures du XVIIe siècle
Cela fait des années que nous attendons l’ouverture de la Salle du XVIIe siècle, où un grand nombre d’œuvres de cette période seront exposées, mais, étant donné que les fonds ont été partiellement alloués à sa mise en place, nous sommes maintenant très optimistes.
En tant que symbole de l’intensité avec laquelle le XVIIe siècle a expérimenté et représenté la musique, on peut admirer un magnifique tableau de MATTIA PRETI avec Homère aveugle totalement absorbé par les notes qu’il est en train de jouer.

photo 28) Mattia Preti : Homère
Les anges musiciens au cours du XVIIIe siècle
Les anges musiciens sont représentés de manière tout à fait différente par les peintres du XVIIIe siècle, par MATTIA BORTOLONI,

photo 29) Mattia Bortoloni vers 1729 environ : la Gloire de saint Gaétan, accompagnée du luth dans une position intéressante du point de vue de la composition ; détail
par JACOPO GUARANA ou par GIAMBATTISTA TIEPOLO (comme on peut le voir à la Pietà et ailleurs dans la ville) ; de ce dernier peintre, à l’Accademia, nous avons San Domenico dans la gloire de 1723

photo 30) Tiepolo : Saint Dominique en gloire, petit tableau préparatoire, 1723 ; détail
et l’un de ses petits tableaux pour le plafond des Scalzi (Carmes Déchaux), le Transport de la Sainte Maison de Lorette de 1743.

photo 31) Tiepolo : Transport de la Sainte Maison de Lorette ; en plus de souligner la fête pour l’accompagnement de la maison, les instruments de musique ont maintenant une fonction esthétique.
On peut peut-être dire qu’en plus du message de fête pour le sujet traité, les luths à long manche et les chitarrones, les contrebasses ou les longues trompettes remplacent ou accroissent la fonction traditionnelle des palmes du martyre ou des épées, des hallebardes ou des tridents, tous éléments de composition élancés et chorégraphiques.
Quelques instruments de musique précieux actuellement à Venise
À Venise, on peut également voir certains des instruments de musique construits sur place ou d’une autre provenance à partir du XVIe siècle dans des musées comme la Querini Stampalia, le Musée des Instruments du Conservatoire B. Marcello, le Musée Vivaldi-Venise (ViVe) à la Pietà, etc. et dans d’autres collections non vénitiennes exposées dans la ville, comme par exemple le Musée de la Musique d’Artemio Versari à la fois dans l’église de San Maurizio et dans celle de San Giacometto.
Dans certains cas, la collection est scolaire, comme à la Pietà où les instruments étaient tous utilisés par le putte (jeunes filles) à la fois pour apprendre mais aussi pour jouer, dans d’autres cas, ils recueillent des dons, comme au Correr et au Conservatoire, dans d’autres cas encore, elles ont été formées par la famille au cours des siècles, comme à la Querini.
Mais il semble qu’il y ait seulement au Correr, et malheureusement en mauvais état, un petit orgue médiéval avec des cannes en papier, qui étant donné son caractère unique , aurait besoin d’être préservé et restauré. Cependant à aujourd’hui, aucun instrument vénitien médiéval n’a encore été retrouvé.
Des peintures avec des instruments sont dispersées dans toute la ville de Venise et sur les îles, dans les Églises (par exemple les Jésuites, les Frari, San Zaccaria, San Pietro Martire à Murano, etc.) dans des Confréries – qui à Venise sont appelées Scuole– (par exemple celles de San Giorgio degli Schiavoni et de San Marco), et dans les Oratoires (par exemple celui des Crociferi).
Les instruments de musique dans la peinture … pas seulement à Venise…
Mais pour démontrer encore une fois l’universalité de la musique, même au niveau géographique, des peintures avec des instruments sont également dispersées dans la Vénétie (Vicence, Trévise, Conegliano etc.) et dans le monde entier : par exemple en Europe, à Milan (au Musée des Instruments de Musique du Castello Sforzesco, et à Brera), à Londres (au Musée Victoria et Albert), à Bruxelles (Conservatoire Royal de Musique), à Paris (au Louvre et au Musée des Instruments de Musique) etc.
Conclusion
À Venise, malgré toutes les nombreuses pertes subies, les vols autorisés par les butins de guerre, les déplacements, les ventes, les incendies et tout ce qui a été enduré au cours de l’histoire, les instruments de musique peints témoignent de l’importance attribuée par les peintres et par leurs commanditaires, depuis des siècles à la musique. Nos Gallerie dell’Accademia consacrent et offrent une collection exemplaire, unique et concentrée de peintures avec les instruments de différentes époques et de différents niveaux sociaux, à la disposition de ceux qui, en les visitant, veulent profiter de leur beauté.
Loredana Giacomini
BestVeniceGuides
loredanagiacomini@gmail.com