1. portrait de Veronica Franco

Portrait de Veronica Franco

Elles ont été les modèles des peintres les plus connus, les confidentes sur l’oreiller des doges, des rois, des cardinaux et des aventuriers. Les courtisanes de Venise et leur charme légendaire ont fait rêver toute l’Europe pendant des siècles.

2. Suzanne et les vieillards du Tintoret

Suzanne et les vieillards du Tintoret

C’est avant tout dans la Venise des Doges que le phénomène des courtisanes prendra toute sa dimension mythique et pour celles et ceux qui aimeraient vraiment imaginer comment étaient ces femmes, qui pendant tout le XVIe siècle charnel et festif, incarnèrent mieux que personne, y compris les patriciennes et les princesses, le triomphe de la féminité, il vous suffit de regarder certains nus opulents et sensuels d’un Titien, d’un Tintoret ou d’un Véronèse.

3. La Vénus dévoilée, La Vénus d'Urbino du Titien

La Vénus dévoilée, La Vénus d’Urbino du Titien

Pourtant au Moyen Âge cela n’a pas toujours été ainsi. Venise était une ville cosmopolite; outre le commerce des épices orientales, du sel et des étoffes, son économie s’appuyait également sur le « tourisme de l’époque » c’est à dire le flux des pèlerins venus s’embarquer pour la terre Sainte.

Et comme Personne ne vivait uniquement de pur esprit, la prostitution et les jeux de hasard prospérèrent rapidement, protégés et encadrés par le gouvernement de la Sérénissime. Un équilibre tout à fait vénitien entre réglementation, répression et conciliation (plutôt moderne, non?)

4. le Bossu du Rialto où les proclamations des lois et des annonces publiques avaient lieu

Le Bossu du Rialto où les proclamations des lois et des annonces publiques avaient lieu

en 1360, les prostituées appelées « mammole », du nom d’une fleur violette, étaient confinées dans le « Castelletto », maison close de l’époque, un quartier des plaisirs, surveillé par des agents publics et tous devaient se rapporter à une sorte de grande charte de la prostitution publique au Rialto (contrôle des impôts, chasse aux proxénètes et rufians…).

5. le lieu dit Castelletto non loin du Rialto

Le lieu dit Castelletto non loin du Rialto

Au cours du temps, les maisons closes déménagèrent dans le quartier pittoresque des « Carampane », qui appartenait à la famille Rampani d’où son nom qui fait encore aujourd’hui allusion à une femme plus très jeune aux mœurs légers et où l’on peut encore traverser le célèbre pont des « tétons », un clair souvenir des seins dénudés de ses entremetteuses pour attirer les clients.

6. l'ancien quartier des Carampane, le quartier des amours tarifées

L’ancien quartier des Carampane, le quartier des amours tarifées

 

7. rio terrà Carampane, le quartier des amours règlementées

Rio Terrà Carampane, le quartier des amours règlementées

 

8. connaissez-vous le pont des tétons?

Connaissez-vous le pont des tétons?

Un peu plus loin, le toponyme « fondamenta della stua » (poêle à bois en Français) nous rappellent que les soins de beauté de ces dames étaient administrés dans des sortes de bains turcs y compris des soins de manucures, de pédicures et de massages.

9. ancien quartier des bains turcs et des massages

Ancien quartier des bains turcs et des massages

Mais ce n’est certainement pas ici que vous auriez pu rencontrer nos courtisanes. Loin de la vicieuse promiscuité du bordel, elles habitaient dans des maisons souvent élégantes, disséminées dans toute la ville.

10. le casinò Venier

Le Casinò Venier

Elles avaient des serviteurs de confiance qui les assistaient dans les soins qu’ils prodiguaient à leur corps et à leurs cheveux, dont le splendide blond vénitien assuré par de longues procédures (un secret que nous vous révélerons si vous suivez notre visite guidée !) Les tailleurs, brodeurs et gantiers s’occupaient de leurs vêtements et elles étaient souvent rappelées par le Conseil des Dix lorsqu’elles ne portaient pas les bas et les châles jaunes (la couleur de leur statut).

11. la beauté sophistiquée des courtisanes vénitiennes au XVIème siècle

La beauté sophistiquée des courtisanes vénitiennes au XVIème siècle

Les magistrats de haut rang de la République ne manquaient pas parmi leurs amants, comme elles préféraient les appeler; ces messieurs ne se contentaient plus d’une femme qui donnait du plaisir charnel: ils voulaient qu’elle soit l’animatrice de banquets et de festivals mais aussi de conversations, de lectures, de spectacles, de rencontres d’artistes et d’écrivains.

En échange elles recevaient de l’argent ou de façon moins vulgaire des cadeaux de valeur tels que des bijoux, des œuvres d’art et des meubles raffinés.

La condition « courtisane », malgré toutes les implications négatives et tous les risques qu’elle comportait, était la seule possibilité offerte à une fille bourgeoise de vivre sa vie librement, et à une fille du peuple de la vivre au milieu d’un confort inconnu des classes populaires.

Pour de nombreux gentilshommes, ces relations représentaient la relaxation et le repos que la famille et leur rang social ne pouvaient pas leur offrir.

12. la sensualité des courtisanes à Venise

La sensualité des courtisanes à Venise

En vérité, même pour certains cardinaux, souverains, marchands, voyageurs riches et galants, une visite chez une courtisane devint incontournable, à tel point qu’en 1566, l’imprimeur Girolamo Calepino fut condamné à une amende pour avoir fait circuler un véritable vadémécum, une sorte de guide Michelin des courtisanes.

13. le catalogue

Le catalogue

Je vous attends alors à Venise pour découvrir les incroyables destins des courtisanes les plus célèbres telles que la très belle et charmante Angela Dal Moro mieux connue sous le nom de  « Zaffetta » (qui en vénitien signifie littéralement « la fille du flic ») et qui fut entre autres la protagoniste d’un texte satirique d’un « gang » de l’époque sans son consentement ou la courtoise Madame Livia Azalina, Princesse de toutes les courtisanes vénitiennes, une réputation due à son cout, ou Tullia d’Aragona, d’origine romaine connue comme la courtisane poétesse qui militait déjà pour la parité entre hommes et femmes et bien sur l’incontournable Veronica Franco et sa supposée liaison avec Henri III de Valois, celle qui a le plus influencé la littérature et la cinématographie de ces dernières décennies.

A bientôt, à Venise, sur les pas des marchandes d’amour !

14. Veronica Franco

Veronica Franco

15. Tullia d'Aragona

Tullia d’Aragona

16. La Courtisane, film de 1998

La Courtisane, film de 1998

 

Corine Govi
BestVeniceGuides
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